
Je n’arrive pas Ă dormir. Au dĂ©but, je me suis dit, c’est la super lune. Elle est trop proche de nous, je suis trop plein dâeau, de larmes, de sang, dâhumeurs, du coup, la marĂ©e des boyaux m’empĂȘche de dormir. Mais non, ça fait plusieurs jours.
Je me suis dit, c’est les hormones, Simone. J’ai acceptĂ© l’idĂ©e que j’avais des variations hormonales qui faisaient faire le yoyo Ă mon humeur, que ce soit vrai ou pas, le concept des Ă©cluses intĂ©rieures me parle. J’ai l’habitude, je surfe sur l’insomnie, j’attends que ça passe. Mais lĂ , c’Ă©tait comme quand j’ai la boule dans la gorge en aoĂ»t, tous les ans, le coeur au bord des lĂšvres et les pleurs au bord des cils, quand mon corps se prĂ©pare, se rappelle, aux rĂ©pliques de la mort de Michel, annĂ©e aprĂšs annĂ©e.
Je sais que nous sommes beaucoup Ă penser aux similitudes entre les dĂ©buts du VIH et l’Ă©pidĂ©mie de Covid-19. Bien sĂ»r, rien ne se compare Ă la pandĂ©mie VIH. dâabord parce qu’on ne compare pas les catastrophes, c’est indigne, ensuite parce que le sida a fait prĂšs de 40 millions de morts en 30 ans. L’exceptionnalitĂ© du VIH a Ă©tĂ© beaucoup dĂ©crite et Ă©tudiĂ©e, la rĂ©ponse face au VIH Ă©tait spĂ©cifique, mĂȘme si souvent et encore insuffisante, parce que chaque virus est particulier. Enfin, le VIH ne «s’attrape» pas, on est infectĂ© via des modes de contaminations qu’on connaĂźt bien maintenant: le sexe et l’Ă©change de fluides en l’absence dâun traitement efficace ou dâutilisation de prĂ©servatifs, la transmission mĂšre-enfant en l’absence de traitement et le partage de matĂ©riel dâinjection souillĂ©. Le VIH ne rĂ©siste pas au dehors du corps, il ne vit pas sur nos mains et il existe aujour dâhui des traitements efficaces qui protĂšgent le corps des personnes vivant avec le VIH, et aussi leurs partenaires. Mais.
Dans ce calendrier bousculĂ© par la crise, les mĂ©decins, les chercheurs impliquĂ©s dans la lutte contre le VIH ont glissĂ© tout naturellement dans la lutte contre le Covid-19, avec le courage et l’expĂ©rience dĂ©veloppĂ© au front, parce que le sida, c’est âc’Ă©tait?â la guerre. L’Ă©tat bafouille, n’arrive pas Ă prononcer les mots qu’il faudrait, essaye de mĂ©nager la chĂšvre Ă©conomique et le chou sanitaire. C’est un vocabulaire connu, pourtant. On parle de dĂ©pister les gens et on essaye de mettre en place une prĂ©vention comportementale, la distanciation sociale, Ă grande Ă©chelle. La moitiĂ© des personnes infectĂ©s sont asymptomatiques. Un savant excentrique nous promet un traitement rapide et disponible, sans attendre que nous Ă©valuions ses certitudes Ă l’aune de la recherche sĂ©rieuse, comme en 1985. Mes antirĂ©troviraux sont testĂ©s contre le coronavirus, ce qui me fait bĂȘtement sentir super cool, pour une fois. Les gens meurent seuls, sans s’ĂȘtre revus, leur famille n’a pas le droit de les approcher, de les accompagner pendant leurs derniers moments ou mĂȘme de rĂ©cupĂ©rer leur corps. On apprend la mort dâamis dâamis. Le sexe est compliquĂ©, encore plus que dâhabitude. Les personnes que tu aimes plus que tout au monde t’appellent pour te dire qu’elles sont sĂ©ropositives au coronavirus et tu as peur pour elles, et tu pleures de ton cĂŽtĂ© pour pas les charger avec ta peine.
SĂ©bastien me dit, je trouve que tu prends toute cette situation avec beaucoup de calme. Mais je connais cet Ă©tat dâangoisse face Ă une maladie. Enfin, je connaissais surtout au dĂ©but, maintenant, c’est diffĂ©rent. J’Ă©tais sorti de ce confinement lĂ , de la peur quotidienne de mourir et des incertitudes liĂ©e Ă l’Ă©volution de la maladie promise. Mais j’ai remis ces habits usĂ©s sans m’en rendre compte, comme on attrape son vieux manteaux avant de sortir, au lieu du nouveau, plus Ă la mode, que les gens remarquent moins.
Je suis sĂ©ropositif depuis 20 ans. Je suis asymptomatique depuis 20 ans. Je suis un vieux sĂ©ropo. Je ne sais rien du coronavirus, mais je sais que les tests de dĂ©pistage sont un puissant moyen de changement des comportements. Je sais combien il est difficile de changer les comportements des gens, quand il n’y a pas de campagne de prĂ©vention rĂ©pĂ©tĂ©es de grande ampleur, ni de messages suffisamment clairs. Moi aussi, j’ai ragĂ© parce que les gens ne comprennent pas l’urgence sanitaire ou qu’ils sont aussi concernĂ©s, mais c’est juste humain. C’est dĂ©jĂ incroyable que le confinement soit autant respectĂ©, je trouve, dans les conditions merdiques dans lesquelles ça a Ă©tĂ© organisĂ©. Je sais ce que c’est de faire comme comme si tout le monde Ă©tait sĂ©ropositif, parce que c’est sur cette idĂ©e que la prĂ©vention est basĂ©e: tu protĂšges toutes tes rencontres comme si, par dĂ©faut, elles Ă©taient sĂ©ropositives, parce que tu ne peux pas savoir avec certitude qui est sĂ©ronĂ©g ou non. Quand le corona est arrivĂ©, instinctivement, j’ai baissĂ© la tĂȘte, j’ai ramassĂ© ce nouveau barda et j’ai recommencĂ© Ă avancer, parce que c’est ce que tu fais quand tu vis avec une maladie ou sa promesse. Tu fixes le bout du tunnel, et tu te concentres sur y arriver.
Max, avec sa belle dĂ©licatesse, m’a demandĂ© si j’allais bien, si l’Ă©pidĂ©mie de coronavirus ne rĂ©veillait pas les vieux dĂ©mons traumatiques. ArrĂȘtĂ© par cette question, j’y pense depuis quelques jours. Est-ce que ça va ? Je crois. Je ne panique pas. Je n’ai pas peur, parce que j’applique justement ce que le VIH m’a appris, Ă savoir, faire confiance Ă la prĂ©vention et accepter ce que je ne peux pas changer. Je vais bien, enfin je crois, Ă part mon poids, qui continue toujours Ă me chagriner, je voudrais mettre ça sur le dos des mĂ©docs mais je ne suis pas sĂ»r dâavoir le droit. En bon sĂ©ropo, je n’ose pas trop en parler, parce que je trouve ça un peu obscĂšne de me plaindre de mon surpoids alors que les malades du sida sont morts cachectiques. Je ne suis pas Ă risque face au coronavirus parce que j’ai un traitement efficace, je suis lucide, prudent avec un brin de rĂ©signation. Je dors moins bien. Peut-ĂȘtre que c’est le corona qui me butera, on rigolera bien avec les vers de terre, dans ta face, le dass.
Avant le confinement, pour un nouveau projet, je suais dans des salles de rĂ©unions pour parler de l’expĂ©rience des personnes qui vivent avec le VIH, de ce dont elles ont eu besoin en se dĂ©couvrant sĂ©ropositives. C’Ă©tait passionnant, un peu Ă©trange aussi, une expĂ©rience Ă la fois extracorporelle parce que, collĂ© au plafond, j’oubliais mon propre cas et je faisais parler les autres, et en mĂȘme temps totalement ancrĂ©e, avec mon ventre qui vibrait au diapason de tout ce que ces gens racontaient. ça fait plus de dix ans que je travaille sur le sida, je ne sais pas si je suis blindĂ©, mais s’occuper du VIH, c’est comme nager Ă contre-courant dans une riviĂšre glacĂ©e, mon visage ne ressent plus le froid. Je continue Ă parler du virus Ă des gens qui ne veulent pas en entendre parler et j’utilise l’hameçon plantĂ© dans ma paume, la maladie tapie en moi, comme une amarre intuitive. Je suis Ă la fois blasĂ© et Ă vif sur ces questions, cicatrisĂ© bĂ©ant.
Au milieu de ces vies, de ces confidences, dans ce cadre nouveau, certaines flĂšches visent trop juste, forcĂ©ment. Il y a celle qui raconte comment les sĂ©ropos ont tendance, encore aujour dâhui et mĂȘme en bonne santĂ©, Ă limiter leurs ambitions professionnelles pour privilĂ©gier la sĂ©curitĂ©. On se coupe les plumes des ailes comme des canards du jardin public qui voudraient s’empĂȘcher de voler trop loin et de se perdre. Il y a la flĂšche qui rappelle que toutes les dĂ©couvertes de sĂ©ropositivitĂ© sont des expĂ©riences traumatiques, toutes, mĂȘme aujour dâhui, mĂȘme quand on va bien. Celle-ci me demande de dĂ©tourner la tĂȘte et je me sers un verre dâeau, parce que j’ai pas envie de pleurer devant eux. DĂ©couvrir sa sĂ©ropositivitĂ© est un trauma qui demande qu’on se construise une rĂ©ponse, face Ă l’arbitraire du diagnostic. La question «Qu’est-ce que j’ai fait pour mĂ©riter ça?» doit refouler, parce qu’elle n’appelle aucune autre rĂ©ponse que: rien, et il faut trouver une rĂ©ponse à «Comment je vis avec le VIH?». Est-ce que j’ai trouvĂ© une rĂ©ponse? Combien de temps ça m’a pris? Il Ă©tait si jeune, ce petit moi. Qu’est-ce qu’il aurait fait, sans la pression du virus sur sa nuque ? Qu’est-ce qu’il a fait, avec la flippe que sa bougie soit soufflĂ©e trop tĂŽt?
C’est si loin. Je ne pensais pas, qu’un jour, ces moments deviendraient flous, que leur tranchant s’Ă©mousserait jusqu’Ă ce que je puisse les regarder presque sans pleurer. C’Ă©tait en l’an 2000, seulement quatre ans aprĂšs mon bac, quatre ans aprĂšs les «nouveaux» traitements en multithĂ©rapies. Je pensais que j’allais mourir en quatre ans, aussi, parce que quelqu’un connaissait quelqu’un qui. Parce que les pĂ©dĂ©s restaient jeunes pour toujours, parce qu’ils mouraient encore du sida. J’avais 22 ans et je voulais qu’on m’aime.
C’Ă©tait mars ou avril, avril peut-ĂȘtre. Ce n’Ă©tait pas encore le printemps, mais il ne pleuvait pas. Le soleil Ă©tait encore froid, mais le figuier du centre Ă©ponyme avait des feuilles. J’Ă©tais jeune, je pleurais avec mon creux dans l’estomac, j’avais appelĂ© mon ex, puis annulĂ© le dĂźner prĂ©vu avec un pote, puis j’Ă©tais aller pleurer encore un peu plus dans les bras de mon amie.
Je peux pas vraiment dire que devenir sĂ©ropositif ait Ă©tĂ© une surprise. Enfin, si, mais non. J’avais intĂ©grĂ©, comme beaucoup de pĂ©dĂ©s, que le VIH Ă©tait l’achĂšvement logique de nos vies. Je suis pĂ©dĂ©, je vais mourir du sida, c’est bien ce qu’on nous a dit, mĂȘme quand c’Ă©tait bienveillant : «Tu te protĂšges, hein.» Comme les conseils paternalistes qu’on donne aux femmes â«Ne rentre pas seule!»â quand on s’inquiĂšte pour elles, ça tisse une chaĂźne de causalitĂ© directe qui finit par culpabiliser ceux et celles qu’on voulait protĂ©ger. Ce n’est pas parce que tu te protĂšges que ça sera suffisant. Et ce n’est pas parce que tu te protĂšges pas tout le temps que tu mĂ©rites de mourir. ça, aussi, ce besoin de me justifier pour faire comprendre que ce n’est pas ma faute, il n’est pas Ă moi, et pourtant, je le porte.
J’ai fait ce que j’ai pu, comme tout le monde face au virus. Face au trauma. A un moment, j’ai dĂ©cidĂ© que je ne vivrais pas dans la peur. C’Ă©tait aussi arbitraire que le sida, ça a Ă©tĂ© ma rĂ©sistance Ă©clairĂ©e, de refuser de faire mienne sa terreur paralysante. J’ai envie que tu vives, je me suis dis Ă moi mĂȘme. Je veux aimer et baiser et manger, apprendre. Je veux voir les frĂšres et sĆurs grandir. Et cahin-caha, les annĂ©es, puis les dĂ©cennies, sont passĂ©s. Je vis avec le VIH depuis 20 ans. Peut-ĂȘtre que je devrais faire une fĂȘte. Seul dans mon lit, les yeux pleins dâeau, j’essaye de savoir comment je dois me sentir, comme le perpĂ©tuel anxieux que je suis. Heureux dâĂȘtre en vie, c’est sĂ»r, parce que je ne veux pas mourir, vraiment. EmmerdĂ© Ă l’idĂ©e de vieillir, probablement, j’ai pas vraiment prĂ©vu pour la retraite et je n’aurai pas dâenfant pour s’occuper de moi.
Dans 3 ans, j’aurai vĂ©cu plus longtemps avec le VIH que sans. Et pendant tout ce temps oĂč je vieillissais avec le VIH, la reprĂ©sentation populaire des sĂ©ropos n’a pas changĂ©. On a beau ĂȘtre vivantes et belles, comme disait Act Up, on a encore du mal Ă aimer et se faire aimer.
Dans les rĂ©unions avec les groupes de travail sĂ©ropos, ce qui m’a le plus affectĂ©, c’est leur difficultĂ© dâintĂ©grer l’idĂ©e du traitement comme prĂ©vention. J’explique. La peur principale des sĂ©ropos, c’est de mourir. Mais la peur de la mort liĂ©e au VIH, quand on va bien depuis des annĂ©es, elle refoule au bout dâun moment. Et il reste alors la deuxiĂšme plus grande peur, celle de transmettre le virus Ă quelqu’un. Cette peur-lĂ , elle est si terrible que beaucoup de sĂ©ropos prĂ©fĂšrent se retirer de la vie sexuelle plutĂŽt que de faire courir des risques Ă leurs partenaires. C’est dur, et c’est triste, et c’est humain, mais c’est dâautant plus difficile Ă accepter, que c’est une vision dĂ©passĂ©e de sa condition. Depuis plus de 10 ans officiellement, on sait que les personnes qui prennent un traitement efficace, donc avec une charge virale contrĂŽlĂ©e, ne transmettent pas le VIH. Du tout. Je sais pas ce qui vous pouvez comprendre ce que c’est, l’impact que ça a, quand on est sĂ©ropo, l’idĂ©e de savoir, avec certitude, que vous n’ĂȘtes plus un danger pour vos amours. Pour moi, c’est mieux que dâĂȘtre guĂ©ri. C’est presque plus important que dâĂȘtre en bonne santĂ©. La plupart des personnes vivant avec le VIH en ont entendu parler, parfois âpas toujoursâ leur mĂ©decin leur a confirmĂ© l’information, mais souvent, elles ne l’ont pas intĂ©grĂ©e. Et parfois, quand elles l’ont intĂ©grĂ©e, ce sont leur partenaires rĂ©guliers qui ne l’acceptent pas. Un des plus grand progrĂšs, selon moi, pour les sĂ©ropos, et il est encore inaccessible pour les personnes concernĂ©es.
J’ai failli avoir du mal Ă y croire, puis je me suis rappelĂ© que, pour moi aussi, le chemin avait Ă©tĂ© long pour accepter que le traitement protĂ©gerait mon chĂ©ri. Moi aussi, il a fallu que je lise des tĂ©moignages de sĂ©ropos «sĂ©rieux» pour accepter l’idĂ©e et pour que ça change mes pratiques.
Alors voilĂ , c’est mon cadeau de vieux sĂ©ropo aux sĂ©ropos qui me lisent: Je fais confiance au traitement pour protĂ©ger mes relations sexuelles avec mon partenaire et tout va bien. Je n’utilise plus de capotes parce qu’il n’y en a pas besoin. Mon traitement nous protĂšge. Ce n’est pas Ă©goĂŻste, vous avez le droit et la possibilitĂ© dâune vie sexuelle plus simple. Parlez-en entre vous.
Je sais bien que le traitement comme prĂ©vention, c’est pas la seule rĂ©ponse aux problĂšmes de qualitĂ© de vie des sĂ©ropo. Mais pour moi, et probablement pour beaucoup, c’est un sacrĂ© gros morceau. ça dissipe les reprĂ©sentations toxiques du sĂ©ropo contaminant pour le public gĂ©nĂ©ral et vous avez un truc de moins Ă porter. Une peur de moins.
A Ikambere, l’association de femme sĂ©ropositives afro-caribĂ©ennes, le groupe des femmes un peu plus ĂągĂ©es s’appelle les Femmes roseaux. Ce sont des femmes que le VIH n’a pas brisĂ©es. Quelle image magnifique, quelle fiertĂ©. Moi, il m’a brisĂ©, le VIH, fracassĂ© Ă coup de peurs et dâhorizons bouchĂ©s. Je le reconnais, c’est mon histoire et je l’embrasse, parce qu’il ne m’a pas effacĂ©. J’ai recollĂ© comme j’ai pu, comme un kintsugi du pauvre, les morceaux du gamin en construction que j’Ă©tais.
Le VIH, c’est ma vie. C’est mon boulot, le boulot extra et le projet Ă cĂŽtĂ© quand j’en ai marre. Le VIH, je l’ai vidĂ©, je l’ai dĂ©pecĂ© et je l’ai tannĂ©, je le porte sur les Ă©paules, comme un trophĂ©e. C’est ma vie, c’est mon armure, mais ce n’est plus moi.
Tu te souviens quand on avait peur de mourir? Quand on a compris que ça tenait pas Ă grand chose? On est tous un peu comme ça, en ce moment, moi le premier, Ă fĂȘter mon anniversaire au corona, comme dit Franck. Malades, mais pas malades, Ă faire ce qu’il faut pour essayer de s’en sortir, malgrĂ© l’incurie des politiques et l’isolement radical qui nous Ă©miette. Je regarde des hommes nus courir au soleil sur internet, en attendant de toucher la peau des autres et dâĂȘtre de nouveau Ă©treint.
Depuis quelques temps, je n’arrive pas Ă obtenir de chiffres prĂ©cis sur les morts du sida dans les derniĂšres annĂ©es en France. Quelques centaines ? Moins ? Qu’est-ce qui qualifie une mort sida en 2020 ? Peut-ĂȘtre qu’on va se rĂ©veiller dans quelques annĂ©es pour se rendre compte que personne n’est mort du sida en France depuis un moment. Pas de fanfare, pas de parade, juste nos humbles vies comme les discrĂštes et nĂ©anmoins glorieuses victoires qu’elles sont.
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