
Dans mon sac Ă dos, j’ai des semis, du lilas afghan et du lis des cafres, que j’ai installĂ©s dans des bouteilles en plastique taillĂ©es, pour ne pas qu’ils s’abiment. Un fruit de la passion, mĂ»r, pour ses graines prĂȘtes Ă ĂȘtre semĂ©es. Un couteau Leatherman dans son Ă©tui, qui cogne contre la boĂźte mĂ©tallique bleue roi de ma cire pour cheveux Dax. J’ai aussi une petite bouteille d’eau, mes mĂ©dicaments contre le VIH dans un pilulier orange vif et une Ă©charpe, pour quand je sortirai du train, et qu’il fera froid sur le quai parisien. J’ai aussi des pots de confitures de coing maison, bien emballĂ©s. Des pansements, mes cachets de lactase, ma carte de voyageur SNCF et au fond, protĂ©gĂ© dans sa combinaison de mousse, mon ordinateur portable. J’ai aussi la prise pour le brancher, ainsi que le chargeur de mon tĂ©lĂ©phone. Si on m’arrĂȘtait et qu’on fouillait mon sac, on pourrait me prendre pour un survivaliste, alors que je suis simplement un survivant. J’ai un Ă©tui avec deux paires de boules quiĂšs, que j’utilise quand je n’Ă©coute pas de musique avec mes Ă©couteurs. LĂ , je n’en ai pas besoin, je suis seul, j’ai le compartiment pour moi. Et d’ailleurs, le train entre en gare. Je range mon livre contre mon portable, je ferme mon sac.
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