Puis je lis ces articles qui commencent Ă Ă©merger: ce nĂ©o racisme, les tabous qui tombent, ces gens qui osent insulter alors qu’avant ils fermaient leur gueule. Cette banalisation du racisme. Tous les jours, c’est tous les jours maintenant qu’on en entend parler. On en parle Ă un dĂźner avec mes parents et leurs amis. Ils disent «putain en 80 c’Ă©tait pas comme ça, et 30 ans plus tard on regresse». La France qui recule ? Et nous la dedans ? Ces ni complĂštement français, ni complĂštement arabes/noirs/chinois⊠Heureusement que dans mon entourage les gens s’en tapent complĂštement de mes origines, pour eux tant que je suis une fille bien et une amie loyale, c’est cool. Mais pas plus tard qu’aujour dâhui, j’ai encore des regards en biais, et je touuuuurne ma langue dans ma bouche pour ne pas rĂ©pliquer. Mais je lance des regards noirs. Parfois des larges sourires, ces sourires qui veulent dire « je t’emmerde ». Puis certaines personnes, qui ont des prĂ©jugĂ©s, me disent «oh bein je ne pensais pas que vous Ă©tiez aussiĂš atypique» Genre une bourge catho qui me sort ça parce que je suis diplĂšmĂ©e dâune grande fac, que j’ai travaillĂ© dans des musĂ©es, que j’ai une culture gĂ©nĂ©rale qui montre que je ne suis pas une brebis⊠bref. Ce genre de truc.
Beaucoup qui me connaissent savent que je me prends la tĂȘte. Je cogite, j’ai besoin de comprendre les tenants et aboutissants de certaines choses, mais je crois que beaucoup nee savent pas Ă quel point, parfois, je peux me sentir mal Ă l’aise. Je vis ces choses-lĂ , je les absorbe c’est comme ça et j’ai du mal Ă passer outre.
Mais, face Ă ce nĂ©o racisme, maintenant il faut que j’arrĂȘte de me justifier, il faut que j’apprenne Ă faire front et Ă emmerder ces gens Ă©troits dâesprit et Ă©troits du cul et mettre en exergue leur connerie profonde. Point.
 » Mi française/Mi arabe/Mi cuite/Mi soumiseâSurtout cuite, Autobiographie d’une fille fuckĂ©e. [via Rue89]
Notons que Rue89 a Ă©ditĂ© plusieurs passages, dont le titre et la derniĂšre phrase. Ils avaient bizarrement fait la mĂȘme chose quand ils avaient repris mon texte sur la mairie du XIXe. Pas trĂšs Ă l’aise avec ça.
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