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C’est la pĂ©riode de l’annĂ©e oĂč les nuits se rafraĂźchissent. Il y a des belles journĂ©es encore mais le soleil ne chauffe plus autant.

J’y pense Ă  chaque fois: Il y a une boule de matiĂšre en fusion, Ă  des milliers de kilomĂštres de nous, qui brille suffisamment fort pour, quand les nuages s’écartent, que non seulement sa lumiĂšre arrive au fond de nos yeux, mais qu’on ressente, sur notre peau et au plus profond de nous, la brĂ»lure de ses ardeurs. À en frissonner. À se cramer les rĂ©tines. À faire fuir la nuit, mĂȘme Ă  la fin de l’Ă©tĂ©.

Cette nuit, le sommeil nous a oubliĂ©, alors on en profite pour ranger la couette d’étĂ© et en remettre une plus chaude. Quand je secoue la housse qui avait sĂ©chĂ© dehors, une petite chrysalide verte en tombe, et se tortille doucement, encore endormie. Un peu fascinĂ©, un peu dĂ©goĂ»tĂ©, je la glisse dans un livre et je la pose dans le jardin, petit prĂ©sage dĂ©licat. Il fait presque doux mais ce n’est plus l’étĂ©. C’est le dĂ©but du mois de septembre et j’ai 44 ans. J’ai grandi en me croyant de l’automne, parce que du premier septembre, mais je suis un enfant de l’Ă©tĂ©, comme les mĂ»res du roncier. Ces nuits sont les miennes.

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