Vider mon sac

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Saint-Émilion, 31 octobre 2015
Saint-Émilion, 31 octobre 2015

Dans mon sac Ă  dos, j’ai des semis, du lilas afghan et du lis des cafres, que j’ai installĂ©s dans des bouteilles en plastique taillĂ©es, pour ne pas qu’ils s’abiment. Un fruit de la passion, mĂ»r, pour ses graines prĂȘtes Ă  ĂȘtre semĂ©es. Un couteau Leatherman dans son Ă©tui, qui cogne contre la boĂźte mĂ©tallique bleue roi de ma cire pour cheveux Dax. J’ai aussi une petite bouteille d’eau, mes mĂ©dicaments contre le VIH dans un pilulier orange vif et une Ă©charpe, pour quand je sortirai du train, et qu’il fera froid sur le quai parisien. J’ai aussi des pots de confitures de coing maison, bien emballĂ©s. Des pansements, mes cachets de lactase, ma carte de voyageur SNCF et au fond, protĂ©gĂ© dans sa combinaison de mousse, mon ordinateur portable. J’ai aussi la prise pour le brancher, ainsi que le chargeur de mon tĂ©lĂ©phone. Si on m’arrĂȘtait et qu’on fouillait mon sac, on pourrait me prendre pour un survivaliste, alors que je suis simplement un survivant. J’ai un Ă©tui avec deux paires de boules quiĂšs, que j’utilise quand je n’Ă©coute pas de musique avec mes Ă©couteurs. LĂ , je n’en ai pas besoin, je suis seul, j’ai le compartiment pour moi. Et d’ailleurs, le train entre en gare. Je range mon livre contre mon portable, je ferme mon sac.

Commentaires

Une rĂ©ponse Ă  “Vider mon sac”

  1. Avatar de Gigi
    Gigi

    ça ferait un joli début de roman, ça.

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