Un écho.
Le dĂ©sir est toujours lĂ Ă tout moment. Il n’est jamais absent dâun rapport. Le fait que l’on ne puisse pas, par exemple, supporter certaine prĂ©sence relĂšve du dĂ©sir. Je ne peux pas dire ça plus clairement, ce n’est pas la peine, la compagnie des hommes, des hommes qui s’appellent ainsi, comme dans les guerres, le pouvoir, les familles, les affaires, c’est fini. Je ne veux plus les voir. C’est sĂ»r, l’homosexualitĂ© masculine a changĂ© la vie des femmes.
 » Marguerite Duras: «The Thing» (entretien au «Gai Pied», 1980), Yagg.
On a tous nos obsessions. Celle de ce journaliste, c’est profiter du massacre pour retaper sur les Arabes. La mienne, c’est la masculinitĂ©. Je crois que ce rĂ©gime des armes et du droit Ă tuer reste ce qui dĂ©finit la masculinitĂ©. Je crois que ce journaliste aurait dĂ» dĂ©clarer en prĂ©ambule qu’il se dissociait formellement de la masculinitĂ© traditionnelle. Qu’il ne se sentait pas un homme. Qu’il dissociait sa masculinitĂ© de celle des assassins mexicains, norvĂ©giens, nigĂ©rians ou français.
Parce que c’est ça, au final, ce que nous vivons depuis une semaine : les hommes nous rappellent qui commande, et comment. Avec la force, dans la terreur, et la souverainetĂ© qui leur serait essentiellement confĂ©rĂ©e. Puisqu’ils n’enfantent pas, ils tuent. C’est ce qu’ils nous disent, Ă nous les femmes, quand ils veulent faire de nous des mĂšres avant tout : vous accouchez et nous tuons. Les hommes ont le droit de tuer, c’est ce qui dĂ©finit la masculinitĂ© qu’ils nous vendent comme naturelle. Et je n’ai pas entendu un seul homme se dĂ©fendre de cette masculinitĂ©, pas un seul homme s’en dĂ©marquer â parce qu’au fond, toutes les discussions qu’on a sont des discussions de denteliĂšre.
 » Virginie Despentes : Les hommes nous rappellent qui commande, et comment, Les Inrocks.
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