Quand je donne un cours aux premiĂšres annĂ©es du (meilleur) DUT infocom (du monde) pour « prĂ©senter » le rĂ©seau internet Ă mes Ă©tudiant(e)s, je leur demande d’en retenir les caractĂ©ristiques suivantes :
« – un rĂ©seau de rĂ©seaux, sans droits d’accĂšs et non propriĂ©taire – un protocole de communication qui permet de faire communiquer entre elles n’importe quelles machines, quels que soient leurs langages et leurs architectures – un fonctionnement en mode client-serveur qui permet Ă des milliers d’utilisateurs d’accĂšder en mĂȘme temps aux mĂȘmes documents – un format de fichier HTML permettant Ă n’importe qui de gĂ©nĂ©rer un document web Ă partir d’un simple traitement de texte »Je suis aujourd’hui au regret d’affirmer que j’ignore si cette dĂ©finition sera encore valable dans quelques annĂ©es. Que j’ignore si la promesse originelle du web peut encore ĂȘtre tenue, que face Ă l’assĂ©chement concertĂ© et unilatĂ©ral des flux qui en constituent l’essence, ces promesses semblent dĂ©sormais bien tĂ©nues. MĂȘme si je demeure – peut-ĂȘtre trop naĂŻvement – confiant dans l’extrĂȘme plasticitĂ© du rĂ©seau, dans sa capacitĂ© Ă maintenir intacte les 6 principes de l’hypertexte, particuliĂšrement ces 2 composantes essentielles pourtant largement Ă©cornĂ©es : son extĂ©rioritĂ© (le web ne possĂšde pas obligatoirement d’unitĂ© organique ou de moteur interne mĂȘme s’il peut dĂ©pendre d’un moteur externe) et sa topologie systĂ©matiquement a-centrĂ©e (ce que lĂ©vy traduit ainsi : « le rĂ©seau n’est pas dans l’espace, il est l’espace »). MĂȘme si je vois bien, comme ce billet tente de l’illustrer, que sans alternative structurĂ©e et relayĂ©e autour d’un corpus doctrinaire s’apparentant Ă celui de la thĂ©orie des biens communs, ces principes vivront ce que vivent les roses … « l’espace d’un instant ».
 » Le choix du web : public, cité, publicité?, affordance.info.
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