L’odeur et l’apparence

·

Quoique. On peut se demander si ce couple et son enfant dĂ©gageaient vĂ©ritablement une odeur incommodante, qui en tout Ă©tat de cause n’aura gĂȘnĂ© personne au restaurant du musĂ©e. N’Ă©tait-ce pas seulement leur apparence qui dĂ©rangeait, qui offusquait ?

Et l’on peut penser Ă  cette performance baptisĂ©e Transit 6, rĂ©alisĂ©e en 1999 par l’artiste camerounais BarthĂ©lĂ©my Toguo :

«Le 18 janvier 1999, Ă  Cologne, je monte dans le TGV Thalys, en direction de Paris. Je suis habillĂ© dans la tenue des Ă©boueurs de la ville de Paris, une tenue flambant neuve. J’ai la place 84, voiture 27
 Au milieu de la rame, lĂ  oĂč quatre personnes peuvent s’asseoir face Ă  face. Les siĂšges 82, 83, 85 sont occupĂ©s, le mien est libre, je m’assois.

Dans les minutes qui suivent, mes voisins quittent leur place pour aller s’asseoir plus loin
 Une heure aprĂšs, Ă  hauteur d’Aix-la-Chapelle, un contrĂŽleur arrive et me dit : « Monsieur, vous n’avez pas le droit de voyager dans cette tenue. » ÉtonnĂ©, je lui demande pourquoi, je lui demande s’il y a une tenue appropriĂ©e pour prendre le Thalys
 J’ai un billet en rĂšgle, je suis assis tranquillement, mais visiblement la tenue des Ă©boueurs de la Ville de Paris est incompatible avec celle des hommes d’affaires du Thalys


 » ça sent mauvais au MusĂ©e d’Orsay, Chez Alain.

RĂ©flexion sur l’odeur, supposĂ©e ou rĂ©elle, et la correction sociale, suite Ă  l’Ă©viction d’une famille de prĂ©caires du MusĂ©e d’Orsay, parce qu’ils sentaient, soit-disant, mauvais.

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *