Time is of the essence

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Combien de fois, j’ai regardĂ© ces Ă©pisodes en m’identifiant complĂštement Ă  cette journaliste qui Ă©crivait sur son powerbook dans son studio, en essayant de rĂ©ussir Ă  faire marcher ses histoires d’amour. J’Ă©tais aussi cette femme, si cynique, si dĂ©finitive dans tous ces avis, ces choix, ces habitudes, comme j’Ă©tais cette femme qui croyait intimement que le grand amour existait et qu’elle devait juste apprendre Ă  se convaincre qu’elle y avait droit.

Et cette femme, si puissante, si forte dans ces choix, sa sexualitĂ©, je me souviens qu’on avait dit en rigolant comme des enfants devant Isa que c’Ă©tait une vraie salope. Elle nous avait repris, en nous expliquant qu’une femme qui avait le contrĂŽle de sa sexualitĂ© n’est pas une salope, c’est une femme qui a du pouvoir.

Hier, je n’ai rien senti de tout cela, assis dans le cinĂ©ma en regardant Sex and the City. Je ne vais pas m’Ă©tendre dessus, d’autres l’ont mieux fait que moi (Xavier en particulier avec son entrĂ©e au titre dĂ©finitif : Pourquoi Sex and the City (le film) est une daube ; et aussi Ephemerist).

Je voulais juste tĂ©moigner de ma douce tristesse de voir que ce que je regardais comme une gourmandise intime ne soit plus aujourd’hui, sur grand Ă©cran, qu’une gigantesque pub pour le mode de vie traditionnelle et l’industrie du luxe. Peut-ĂȘtre est-ce moi qui ait changĂ©, peut-ĂȘtre est-ce le public (des jeunes femmes habillĂ©es comme dans le film mais en H&M et des pĂ©dĂ©s un peu trop bronzĂ©s), peut-ĂȘtre est-ce parce que je sais, dĂ©sormais et contrairement Ă  Big, que quand le moment est passĂ©, il n’y a pas de seconde chance en amour, mais je prĂ©fĂšre garder mes souvenirs d’une sĂ©rie intelligente et vive que de tenter de faire revivre un cadavre. In love, timing is all. Je garde l’urgence de vivre, intacte, la volontĂ© de croire que l’amour guide le monde et que, si par bonheur, on le trouve, il n’y a pas de temps Ă  perdre.