L’hiver se rapproche. Pour le premier jour de l’automne, j’ai participĂ© Ă mon premier tournoi de volley-ball au Canada. Avec le retour de la saison en salle, je redĂ©couvre mon corps, comme un outils rouillĂ© que j’aurai laissĂ© un peu trop longtemps sous la pluie. Du coup, je crie beaucoup sur le terrain, en français particuliĂšrement, pour Ă©vacuer la frustration, les limites imposĂ©es par mon manque d’entraĂźnement. Je ferais mieux de m’entraĂźner, je sais. Le soir, je me retrouve chez moi, dans le studio ensoleillĂ©, et tandis que je dĂ©vore avidement des comics en version Ă©lectronique, je me rends compte que ce n’est qu’une des multiples petites stratĂ©gies que j’ai dĂ©veloppĂ©es en apprenant Ă vivre tout seul. J’ai appris Ă faire passer le temps, alors que je pourrais l’utiliser. Pour Ă©crire, pour faire des projets, pour lutter. J’ai appris Ă me faire oublier que j’Ă©tais seul mais je n’arrive plus Ă me convaincre moi mĂȘme. Je veux plus, finalement. Et je vais faire en sorte de. Je ne vivrai pas dans la peur.